L’artiste Mory Djely Deen Kouyaté a rejoint sa dernière demeure, ce dimanche 30 juin 2024, après un ultime hommage qui lui a été rendu par le gouvernement guinéen, ses proches et d’éminents acteurs du monde de la Culture. Autorités, familles, proches collaborateurs et amis du défunt ont tous témoigné de la sincérité, de la sociabilité, de l’engagement et de la détermination du défunt. Parmi les hommages qui lui ont rendu, celui de sa fille Djéné Deen Kouyaté a été très marquant.
« Maman Zenab merci pour ta résilience, tu es une femme exceptionnelle. Maman Kadi, au nom de papa, de maman Zenab, de mes frères et sœurs nous tenons à te dire infiniment merci, car tu as été là pour papa, pour nous les enfants et pour toute la famille. Merci pour ce combat noble mené avec amour et abnégation. Grâce à toi, on a trouvé le réconfort car tu as su garder dignement et fièrement l’intimité de notre père pendant ces 9 ans de maladie. Je serai brève mais je voudrais juste dire quelques mots sur mes relations avec mon père.
En effet, cet homme de conviction et de parole, était ma moitié, mon ami, mon amour, ma force, mon confident. Il a été mon guide. Il a su m’inculquer certaines valeurs telles que : la foi, l’amour, le respect, la patience, le pardon et l’effort dans le travail. Je suis fière de cet homme. Si tout le monde est fier de moi, c’est grâce à ses conseils et à l’éducation que j’ai reçu de lui, car il a toujours été là à mes côtés, m’accompagnant dans chaque étape de ma vie.
Mon père m’a toujours donné raison et ma voix prédomine en toute occasion. Sa priorité, c’était de voir ses enfants épanouis, il va en paix car cela est une réalité. Papa merci !
Djelikê dondon je t’aime, N Famory tu seras toujours à mes côtés.Le Waraba va en paix, Konkoba den Nah djene la den, Nako den, Sekou Deen den, tu nous a légué un bel héritage, nous en prendrons soin. Je sais une chose, tu seras toujours à mes côtés et à l’écoute comme tu l’as toujours été. Comme tu me l’as toujours dit : « Natoma Isabari » ; je n’y manquerai point. Tu peux compter sur moi segué. Tu as été courageux, tu m’as longtemps rassurée, tu m’as donné espoir et tu as tenu promesse papa. Durant 9 ans, tu nous as rassurés que tout ira bien, tu t’es battu comme un vrai guerrier. Nous sommes fiers de toi. Papa, tu étais un homme au grand cœur, aimant qui avait le sens du partage et du sacrifice. Quand je te posais la question de savoir pourquoi tu fais autant d’actions humanitaires, ta réponse était simple « Tu le sauras plus tard », a-t-elle témoigné.
Là sa famille, à ses proches, et à tous ceux qui ont été touchés par la perte immense d’un élément indispensable du répertoire musical, Moussa Moise Sylla leur a dit que Mory Djely Deen Kouyaté ne sera jamais oublié. Sa musique continuera de résonner dans nos cœurs et dans notre culture, a ajouté le ministre de la Culture.
« Je tiens à exprimer mes sincères condoléances à la famille endeuillée, ainsi qu’à la communauté culturelle et artistique guinéenne. Au nom du Président de la République, Chef de l’État et Chef suprême des Armées, du Premier Ministre et de l’ensemble du Gouvernement, j’adresse mes condoléances les plus profondes à tous ceux qui ont été touchés par sa disparition. En ce moment de profonde tristesse, nous partageons votre peine.
Mory Djely Deen Kouyaté, né dans la tradition des griots mandingues, a grandi en portant fièrement cet héritage. Son talent exceptionnel lui a valu le titre de « ténor mandingue », « Bele beleba », témoignage de son dévouement à l’art musical. Dès sa jeunesse, il a embrassé une carrière qui a su transcender les genres, explorant avec brio la musique mandingue, l’afropop, l’afro-blues, l’afro-cubain et l’afro-jazz. Même face à la maladie en 2007, qui l’a conduit au Maroc, Mory Djely n’a jamais cessé de créer et d’inspirer. Résidant en France depuis 2016, il nourrissait jusqu’à son dernier souffle le rêve de retourner en Guinée pour former de jeunes musiciens, un rêve qui continue de vivre à travers son héritage musical », a déclaré le Ministre de la culture Moussa Moise Sylla.
Mory Djély Deen Kouyaté a été inhumé ce dimanche après la prière de 14h au cimetière de Cameroun.
Sékou Camara