Le médecin légiste, Pr. Hassane Bah était face au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum lundi, 22 janvier pour apporter son témoignage suite aux événements tragiques du 28 septembre 2009.
Dans sa déposition, le témoin affirme avoir reçu 58 corps au total de façon séquentielle suite au coup de l’adjoint du médecin chef de l’Armée à l’époque. Des corps qui ont été réparti comme suit 34 au CHU Ignace Deen et 24 au CHU Donka. Parmi ces corps, 11 étaient déjà en état de décomposition dû à la circonstance dans laquelle la victime est décédée : « Dans un premier temps précisément à 19 heures le jour des événements, 21 corps ont été emmené dans un camion au service de santé du camp Almamy Samory Touré. Quelques temps après, c’est un autre camion qui vient avec 7 corps à son bord, puis un troisième contenant 15 corps. Et plus tard la nuit, c’est également un quatrième camion qui arrive avec 15 autres corps. Ce qui totalise 58 corps reçus. Et ces corps devaient être conservés à la morgue de l’hôpital Ignace Deen. Dépassant la capacité d’accueil de la morgue dudit hôpital, le dernier camion contenant les 15 corps a été orienté vers le CHU Donka » a-t-il décortiqué.
Après la réception de ces corps dit-il, l’opération suivante a consisté à leur identification. Sur les 58 corps reçus, 31 ont été identifiés et rendus aux familles respectives : « Les corps qui n’ont pas pu être identifié au nombre 27, une autre stratégie d’identification appelée identification visuelle a été organisé à cet effet. Pour la circonstance, ces corps sans vie ont été transportés à la grande Mosquée Fayçal de Conakry pour leur exposition. Cela, pour permettre aux parents de venir eux voir s’ils ont un de leur. Une opération qui s’est déroulée en présence de la commission de restitution des corps, des chefs religieux, les parents des victimes et des autorités d’alors. A cet effet, d’autres ont été effectivement identifié et également rendus à leurs familles. Ceux qui n’ont pas pu être identifié, vue leur état de dégradation, ont été enterré par la croix rouge » précise Pr. Hassane Bah.
Parlant de la disparition des corps aux morgues d’Ignace Deen et Donka, Pr. Bah rassure : « Je ne suis au courant de la disparition des corps dans ces morgues en relation avec les évènements du 28 septembre 2009. Ce qui reste claire, les corps qui étaient sous ma responsabilité, aucun n’a été touché ».
A la fin de son témoignage, médecin Bah insiste, persiste et signe que le résultat des examens sur les corps a prouvé qu’il y’avait eu l’utilisation des armes à feu au stade.
Sékouba Kourouma