Comme tous les autres témoins, l’ancien ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Emploi jeunes sous le CNDD, Fodéba Isto Keïra était devant les avocats mercredi, 17 janvier pour dire sa part de vérité sur les événements du 28 septembre 2009.
Dans sa déposition, l’ancien ministre de la Jeunesse des Sports et de l’Emploi jeunes a soutenu qu’il était à son domicile le jour des manifestations du 28 septembre 2009 : « Durant toute la journée du 28 septembre 2009, j’étais chez moi. C’est par la voix de presse que j’ai appris qu’il y a eu du massacre au stade du même nom. Je ne peux donc pas affirmer que Paul ou Pierre était au stade dans la mesure où je n’y était pas » a-t-il dit.
Il a également affirmé qu’en plus de la lettre qu’il a reçue des organisateurs des manifestations, il a rappelé que le ministre de la Fonction publique a, à l’occasion d’une fête nationale correspondante à cette date, avait déclaré le 28 septembre 2009, journée chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national. Ce qui, selon lui, stipule que toutes les manifestations étaient interdites en ce jour.
En répondant aux questions des avocats de la partie civile et ceux de la défense, le témoin a ajouté : « C’est dix jours après l’évènement que je me suis rendu au stade pour voir si le stade pouvait accueillir le match de la Guinée contre le Burkina Faso le 11 octobre 2009 pour la qualification à la Coupe d’Afrique des Nations couplée de la coupe monde. C’est en ce moment que j’ai constaté les traces de balle sur les murs, des chaussures éparpillées, des casses par endroit. Bref, le stade n’était pas encore nettoyé comme rapportaient certains. La délégation de la FIFA et de la CAN qui étaitt venue inspecter les lieux si le match doit avoir lieux ou pas, a jugé nécessaire de délocaliser la rencontre vu l’évènement douloureux qui s’y était passé. C’est ainsi que la réparation des parties endommagés qui devrait être faite gratuitement sur demande du département de la Jeunesse et des Sports par le groupe GUI.CO.PRES, a donc été suspendue. Le match a été délocalisé au Ghana ».
Une déclaration qui, selon les avocats de la partie civile et ceux de la défense, ne corrobore pas avec celle du directeur général du stade Ibrahima Sory Keïta « Petit Sory » qui, selon eux, affirme dans son procès verbal que le stade a été nettoyé deux (2) jours après les événements. Et que le témoin veut tirer le drap d’un côté pour couvrir les autorités d’alors en sa tête le capitaine Moussa Dadis Camara. Cela, en effaçant tous les indices qui devraient permettre à la commission d’enquête à faire leur travail.
Formelle là-dessus, l’ancien ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Emploi jeunes a persisté a maintenu que les 10 jours qui ont suivis les événements correspondant à sa visite sur les lieux, que la scène de crime n’était encore nettoyée.
Sékouba Kourouma