Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) monte au créneau contre le glissement du chronogramme de la Transition annoncé par le Premier ministre Bah Oury. Fer de lance de la lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel rompu le 05 septembre 2021, le mouvement citoyen dirigé par Oumar Sylla Foniké Mengué prévient qu’il s’opposera par tous les moyens légaux à une rallonge du régime d’exception.
« Je le dis ici et au nom du FNDC, que nous nous opposerons fermement à toute idée de glissement de la transition par tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues et sur les places publiques sur toute l’étendue du territoire national », a martelé ce mardi 21 mai 2024, Ibrahima Diallo.
Consultations pour faire front commun
Le chargé des opérations du FNDC affirme que prolonger la transition dans cette instabilité sociopolitique revient à prolonger la souffrance du peuple de Guinée.
« Pour faire face à cette éventualité de glissement annoncée et dans la perspective de la reprise des manifestations, le FNDC annonce des consultations à l’endroit des partis politiques, de la société civile, des syndicats et de la presse pour une synergie d’actions afin de faire barrer cette volonté », a annoncé M. Diallo.
« Le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel tel qu’il a été défini ne le sera pas », a annoncé Bah Oury sur TV5, puis d’évoquer la possibilité d’un référendum constitutionnel à la fin de l’année en lieu et place des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Le FNDC condamne fermement ces déclarations qu’il qualifie de « conflictogènes » et empreintes « d’arrogance » et de « mépris ».
« Bah Oury s’inscrit malheureusement dans la continuité des facteurs qui ont grippé cette transition : l’unilatéralisme dans les prises de décision, le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités, le rejet et l’exclusion des acteurs socio-politiques importants pour la vie de la nation et pour la réussite de cette transition. Le bon sens aurait voulu qu’après sa nomination, le Premier ministre prenne contact avec les acteurs socio-politiques pour impulser la dynamique d’un dialogue constructif afin d’évaluer de façon objective le processus et convenir, ensemble, des solutions pour apaiser la transition.
A son âge et avec son parcours, Bah Oury devrait consacrer son séjour à la primature pour rechercher, dans la mesure du possible, des solutions pour contribuer à apaiser la transition dans l’intérêt général, plutôt que de privilégier ses propres intérêts et sa longévité à la primature au détriment de la paix et de la stabilité du pays. Il a le choix entre trouver sa place du bon côté de l’histoire ou graver son nom dans les pages sombres de l’histoire de cette transition », a averti Ibrahima Diallo.
Sékou Camara