Une partie du centre-ville de Kaloum a été secouée par une manifestation ce jeudi 28 mars 2024. Certains sinistrés de l’incendie du dépôt central d’hydrocarbures de Conakry, ont exprimé leur colère à Coronthie, à l’occasion des 100 jours du drame.
Des manifestants principalement composés de femmes ont investi les rues tôt le matin. Selon les organisateurs, au moins trois femmes ont été arrêtées lors d’une vive altercation avec des agents des forces de maintien d’ordre.
Cette manifestation des victimes vise à mettre la pression sur l’État afin de leur trouver des abris avant la saison des pluies. Depuis le drame survenu en décembre dernier, aucun chantier de reconstruction n’a été entamée par les autorités, qui pourtant, avaient rassuré d’y faire face dans l’urgence. Comme le témoigne cette femme en colère.
« Cela fait 100 jours aujourd’hui nous sommes sans abri. On n’a pas de maisons, nous dormons avec beaucoup de risque. Tous les jours, c’est des fausses promesses qu’on nous donne. On n’a pas eu gain de cause et nous sommes fatigués. Nous demandons l’aide de l’État guinéen afin qu’il puisse venir faire quelque chose pour nous. Nous ne sommes pas sortis pour casser les biens mais nous sommes des vrais sinistrés de l’incendie. Quand il y a eu le drame, tout le monde est sorti de Kaloum. Notre ruelle est la vraie victime. Ce matin, des agents se sont introduits dans nos concessions en jetant des bombes lacrymogènes dans les maisons. Il y a même une femme enceinte de 8 mois qui a subi les conséquences de cette descente musclée qui est hospitalisée actuellement. Ces agents ont défoncé des portes des cours pour s’introduire et faire ce que bon les semble. Il y a eu des arrestations. Ils ont pris trois femmes qui étaient avec moi au niveau du carrefour LG. Depuis leurs arrestations jusqu’à présent, nous n’avons aucune nouvelle d’elles » , fustige Mariame Ciré Konaté.
À sa prise de fonction, le Premier Ministre Amadou Oury Bah avait rencontré les sinistrés de l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. Il avait promis que le gouvernement guinéen va faire face à leur situation bien avant les grandes pluies. Une annonce qui peine à se matérialiser sur le terrain, selon les manifestants.
« Ce n’est pas les denrées qui nous intéressent. On avait eu des denrées nous. Nous sommes sans abri et nos enfants sont exposés. Tout ce que nous sollicitons actuellement, c’est la reconstruction de nos bâtiments car dans un mois, nous serons dans l’hivernage. On ne sait vraiment pas ce que l’État attend pour ça. Bah Oury vient de quitter à peine deux semaines mais sincèrement nous sommes fatigués« , a expliqué ce manifestant.
Alsény Sylla