La déclaration récente du Parquet de Dixinn concernant la disparition du journaliste Habib Marouane Camara suscite une profonde inquiétude. Le Parquet de Dixinn a en effet reconnu n’avoir aucune nouvelle du journaliste et a lancé un appel à témoignage auprès de toute personne disposant d’informations sur sa disparition. Ce constat alarmant confirme que le journaliste n’est pas entre les mains de la justice ni sous la responsabilité d’autres entités officielles telles que la Gendarmerie ou la Police. Autrement dit, contrairement à ce que beaucoup pensaient, Habib Marouane Camara ne fait l’objet d’aucune plainte ayant pu justifier son arrestation. Pas officiellement en tout cas !
Alors, une question fondamentale demeure : qui détient Habib Marouane Camara ? Qui sont ses ravisseurs ?
Cette situation est d’une gravité extrême et devrait mobiliser l’attention immédiate et totale du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Bachir Diallo. On ne peut s’empêcher de rappeler son engagement exemplaire lors de l’enlèvement de l’opérateur économique Alhassane Diallo, dit « jumeau Tropix », libéré par coïncidence le même jour que le kidnapping du journaliste Habib Marouane.
Grâce à la « pression efficace exercée par les forces de sécurité sous la direction du ministre Bachir Diallo », cet opérateur économique a pu rapidement recouvrer sa liberté, selon les déclarations de sa famille, notamment de son frère et de sa sœur.
Cependant, il faut souligner qu’un pauvre journaliste, tout comme un riche opérateur économique ou tout autre citoyen, est avant tout un Guinéen, et à ce titre, il bénéficie des mêmes droits fondamentaux que tous ses concitoyens. La sécurité et la protection des citoyens, qu’ils soient riches ou modestes, influents ou anonymes, doivent être garanties avec la même diligence et la même détermination.
La disparition d’un journaliste, figure de la liberté d’expression et de la démocratie, constitue un test de taille pour les institutions. Elle exige une réponse rapide, transparente et ferme pour retrouver Habib Marouane Camara sain et sauf, tout en envoyant un message clair : nul ne peut agir impunément contre les droits et libertés des citoyens en Guinée.
Rédaction