Baltasar Ebang Engonga (le fameux Balthazar des enregistrements sextapes), a été démis de ses fonctions de directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) de la Guinée équatoriale par le décret présidentiel 118/2024, daté du 4 novembre. Fils de Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), et neveu du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ce limogeage marque la chute d’un personnage influent au cœur du pouvoir.
Le motif de son renvoi est édifiant : il est accusé d’avoir utilisé les équipements de surveillance de son bureau pour enregistrer des activités personnelles douteuses, dont environ 400 enregistrements à caractère privé, ce qui constitue un abus flagrant des ressources de l’État à des fins personnelles. Un tel détournement est non seulement illégal, mais sévèrement sanctionné par les lois équato-guinéennes. Par ailleurs, cet ancien directeur de l’ANIF est également impliqué dans d’autres enquêtes pour des détournements de fonds publics, lui qui, paradoxalement, était chargé de traquer les pratiques de corruption et de malversation dans le pays.
Cette affaire doit inciter d’autres États, comme la Guinée (Conakry), à agir en amont pour éviter des dérives similaires au sein de leurs propres institutions judiciaires. Le cas du procureur spécial de la Cour de répression des délits économiques et financiers (CRIEF), Aly Touré, semble à cet égard nécessiter une vigilance accrue. L’ancien ministre de la Justice, Charles Wright, avait déjà exprimé des réserves sur la gestion de cette institution, pointant du doigt des pratiques de favoritisme et d’inégalités dans le traitement des dossiers, avec l’évocation des « dossiers qui montent par l’escalier et d’autres par l’ascenseur… » (suivre lien : https://www.facebook.com/share/r/19YJhG4uTE/)
Face à ces dérives, il est impératif pour l’État guinéen de prendre les mesures nécessaires pour garantir l’intégrité de ses institutions judiciaires, afin de prévenir des scandales similaires à ceux de la Guinée équatoriale et d’assurer une justice exemplaire. Une certitude néanmoins : le procureur spécial de la CRIEF n’a pas les atouts physiques d’un Balthazar et ne risque pas de faire tourner la tête à la moindre dame. Sur ce plan, pas de risque de scandale… sextape !