L’avocat Jocamey Haba, l’un des conseils de l’ancien président du CNDD a poursuivi sa plaidoirie ce mardi 18 juin 2024 devant le tribunal de première instance de Dixinn dans le cadre du procès des atrocités commises le 28 septembre 2009.
Devant le juge Ibrahima Sory II Tounkara, cet avocat a titillé le « rôle joué » par la France, qui serait selon lui, passée par le général Sékouba Konaté, l’ex n°2 du CNDD (conseil national de la démocratie et le développement), acronyme de la junte militaire qui s’était emparé du pouvoir en 2008 après la mort de général Lansana Conté.
Me-Jocamey-Haba, un des avocats de Dadis Camara
« Pour éliminer le président Dadis, il fallait utiliser le Général Sékouba Konaté… », affirme Me Jocamey Haba, qui plaide pour Dadis Camara, dans l’audience de ce jour au tribunal criminel de Dixinn.
Selon les dires de Me Haba, la chute de son client (le Capitaine Moussa Dadis Camara) serait « minutieusement » préparée par la France qui s’est servie des proches de celui-ci. Ce n’est pas tout, plus loin, le conseil de Dadis Camara croit fermement l’ex Alpha Condé, élu après la transition de 2008 à 2010, aurait aussi joué sa partition pour faciliter la chute de son client.
« Il fallait passer par les hommes de la Guinée. C’est la même politique coloniale. Le président Alpha Condé, à travers lui, pour imposer le 28 septembre 2009 pour le meeting. Elle a malheureusement réussi en servant de l’un de nous comme ça a été toujours le cas. Et c’est cela la politique française, malheureusement en Afrique.
Mais aujourd’hui personne ne parle du référendum du 28 septembre qui a montré à l’Afrique la voie de la liberté et de la dignité. Allez sur Google et mettez ‘’28 septembre 2009’’, vous verrez “massacre”. Vous verrez rarement “référendum”. Voilà ce que la France a gagné : salir et falsifier notre histoire, l’histoire de la Guinée. Chacun peut se faire une idée. Où se trouve le président Alpha Condé aujourd’hui ? En Turquie. Même pas en France, pays qui l’a aidé pourtant à arriver au pouvoir. Il a fallu qu’il devienne président en Guinée pour que les Français plient bagages. Et cette phrase ne vient pas de moi, mais d’un leader politique guinéen. Et c’est cela la réalité, parce qu’il s’est beaucoup plus rapproché de la Turquie, du Brésil et de la Chine », indique le conseil de Dadis.
Il avertit ensuite que la roue tourne : « Ça fait mal de le dire, mais la roue tourne. Chacun sait ce qui lui est arrivé il y a un an. Mais certains oublient. On ne doit pas oublier qu’il a empêché le président Dadis d’enterrer dignement sa mère. Chacun sachant ce qui lui est arrivé il y a un an, je me tais dessus. Je n’en parle pas. Où se trouve aujourd’hui le Général Sékouba ? En France. Il s’est fait lâcher par la France et il cherche un asile en Suède. Il a tenté en Norvège », a aussi révélé Me Haba.
« Oui, le président Moussa Dadis Camara est béni de Dieu. Je le dis en pesant mes mots. Je viens de donner des exemples. Et tous ceux qui ont tenté de lui faire de mal ou tous ceux qui lui ont fait de mal de près ou de loin l’ont payé, le paieront devant les hommes et devant Dieu », pense Me Jocamey Haba.
Sékou Camara
