Le capitaine Moussa Dadis Camara a piqué une colère noire ce lundi 20 mai 2024 alors que les plaidoiries des avocats de la partie civile se poursuivent au procès des accusés du massacre du 28 septembre 2009.
L’ancien chef de la junte au moment des exactions, a perdu son sang-froid lorsque l’avocat Me Kabinet Korala Keita l’a accusé d’avoir préparé son évasion à la maison centrale le 04 novembre dernier pour se soustraire de ses responsabilités. Il a demandé au ministère public de requérir la peine maximale contre l’ancien président de la transition de 2008. Il n’en fallait pas. De là où il était assis au milieu des autres accusés, Dadis Camara s’est mis à hurler.
« C’est une exagération…on ne vit qu’une seule fois, mais il y a des comportements qu’on ne peut pas accepter la dignité d’un homme est très chère. Vous ne pouvez pas vous arrêter et dire des mots insensés… »
« C’est la réalité », rétorqué l’avocat. « C’est insensé…regardez-moi ça ! Vous étiez là-bas ? », hurle Dadis Camara en guise de réplique, avant de se lever.
Soudain, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara intervient et coupe l’accusé visiblement sur ses nerfs. « M. Camara quand vous dépassez les bornes, le tribunal sera obligé d’intervenir. Qu’est-ce que cela veut dire ? Calmez-vous ! », martèle le juge, avant de conseiller Dadis Camara, de garder sa sérénité.
« Vous avez intérêt à vous calmer. Vous êtes là, on va parler de vous…Il (avocat) est libre de parler et vous êtes obligés d’écouter, de suivre. Quand le moment viendra, vous aurez le temps de réagir. On ne va plus tolérer un tel comportement. On ne parle pas que de vous. On cite le nom de tout un chacun ici…vos coaccusés sont cités. Pourquoi ça vous irrite ? Soyez sereins », a lancé le juge Tounkara avant de redonner la parole à l’avocat.
Sékou Camara
