Dans la soirée du jeudi, 14 mars 2024, une gigantesque panne d’électricité a été enregistrée dans la capitale Conakry et dans certaines villes du pays. Cette panne a plongé de nombreux quartiers dans le noir, provoquant des émeutes çà et là dans la capitale. Des jeunes ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur les différents axes routiers. Joint au téléphone, le Directeur Général d’EDG (Électricité de Guinée), Laye Sékou Camara explique l’origine de cette panne générale et annonce des mesures palliatives en cours.
« Ce soir, nous avons eu un problème à Manéah qui a causé un déclenchement général. Il y a eu une explosion au niveau des têtes de câble de la haute tension qui est synchronisée. Ceci a créé un défaut général sur tout notre circuit. Puisque la ligne Kaléta jusqu’à Tombo est gérée par les chinois, à cause des difficultés de communication, nous avons utilisé les anciennes lignes de 110 de grandes chutes. On a utilisé la centrale de Garafiri pour contourner le système de Souapiti-Kaléta pour pouvoir envoyer la tension jusqu’à Matoto et Kaloum, à partir de la ligne qui longe l’autoroute jusqu’à Libraport.
Nous avons utilisé cette ligne pour sortir Kaloum de l’obscurité. Jusqu’à présent, c’est ce que nous sommes en train de faire. C’est-à-dire utiliser les anciennes lignes pour pouvoir alimenter la ville progressivement. Nous avons réussi à sortir la ville du noir petit à petit. Actuellement, tout Kaloum est alimenté. A Kipé aussi ça va un peu, on continue à améliorer la situation », a expliqué le Directeur Général d’EDG.
Difficultés de production…
Laye Sékou Camara avoue qu’actuellement, la Guinée fait face à des difficultés de production, à cause du déficit criard d’eau dans les barrages hydroélectriques.
« Aujourd’hui, ce que je peux dire à la population guinéenne, nous sommes dans des difficultés de production. Ce n’est pas un plaisir pour nous de couper le courant à la population guinéenne. Normalement, on avait dépassé ces problèmes de délestage. Mais cette année, la pluie nous a fait un défaut. On a un déficit criard d’eau dans nos barrages. Donc, le peu d’eau qu’on a dans nos barrages, si on ne gère pas avec parcimonie, on risque de plonger toute la ville dans le noir jusqu’à la saison des pluies.
Dix citernes 40.000 litres carburants par jour
Pour éviter ça, on essaie de gérer ce qu’on a. Aujourd’hui, on consomme énormément de carburant. Par jour, c’est dix citernes de 40.000 litres qui sont utilisées. Ça coûte énormément cher à l’Etat, mais on essaie d’améliorer la desserte. Parce que depuis le mois de ramadan, c’est à 17h qu’on envoie de courant », souligne M. Camara.
Selon lui, les travaux de réparation se poursuivent. « Jusque maintenant, on est en train de travailler. Les chinois sont en train de travailler pour faire des remplacements de pièces. Ils ont consigné la ligne 225 qui va à Tombo, mais ils n’ont pas fini en réalité…Mais de notre côté, on a sorti la capitale dans le noir, Labé, Mamou, Kindia, Coyah sont alimentées…on est en train de se battre pour améliorer le système de mieux en mieux. On a pu démarrer les centrales à Kaloum, on a pu démarrer Kipé. Tout le problème, ce que c’est une seule ligne qui fonctionne. Donc, il faut être très prudent pour ne pas que tout lâche encore. C’est pourquoi on attend que les chinois finissent pour pouvoir alimenter tout le monde correctement « , a-t-il annoncé.
Sékou Camara