Le président sortant du Liberia, George Weah, a concédé vendredi soir sa défaite à l’élection présidentielle de mardi face à l’opposant Joseph Boakai, dans un discours sur la radio publique, alors que le pays est dans l’attente de la publication des résultats totaux du scrutin. Après dépouillement de 99,58% des bulletins, Boakai arrive donc en tête avec 50,89 % des voix selon la Commission nationale des élections. Le président sortant, George Weah, obtient 49,11% des voix.
Selon les résultats publiés vendredi soir, Joseph Boakai bénéficiait ainsi d’un peu plus de 28 000 voix d’avance après que quelque 1,6 million de bulletins ont été dépouillés. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes, mardi 14 novembre, et la participation a dépassé les 65 %, selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale. La Commission nationale des élections n’a pas encore officiellement proclamé de vainqueur car l’élection doit être rejouée aujourd’hui dans 25 bureaux de vote mais l’avance de Boakai ne peut pas être rattrappée par Weah.
« C’est le temps de l’élégance dans la défaite »
Aussi, après un coude à coude de plusieurs jours, le président sortant Goerge Weah a appelé son rival, la nuit de vendredi à ce samedi 18 novembre, pour le féliciter et reconnaitre le résultat des urnes.
« Les résultats annoncés, ce soir, même s’ils ne sont pas définitifs, indiquent que Mr Boakai a une avance que nous ne pouvons rattraper. Il y a quelques instants, j’ai parlé au président élu, Joseph Boakai, pour le féliciter pour sa victoire. C’est le temps de l’élégance dans la défaite. Je vous appelle à suivre mon exemple et à accepter le résultat de l’élection De mon côté, je vais continuer à travailler pour le bien du Libéria. Mettons derrière nous les divisions et travaillons ensemble pour notre nation. Que Dieu bénisse le Libéria », a déclaré le président sortant du Liberia, George Weah.
Vingt ans après
Le scrutin était organisé vingt ans après la fin des guerres civiles au Liberia, qui ont fait plus de 250 000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace dans ce pays ouest-africain. Des dizaines de partisans de Joseph Boakai ont célébré les résultats en dansant devant l’un des bureaux de son parti dans le quartier de Fiama à Monrovia, a constaté la correspondante de l’AFP.
Vainqueur, M. Boakai prendra pour six ans la tête de ce pays anglophone d’environ cinq millions d’habitants, l’un des plus pauvres du monde. Ce vieux routier fut de 2006 à 2018 le vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d’État en Afrique. Il a occupé une multitude de postes au sein de l’État ou du secteur privé.
Alliance avec des barons locaux
Boakai a promis de développer les infrastructures, d’attirer les investisseurs et les touristes, et d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans un pays où plus d’un cinquième de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l’ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans.
RFI