Turquie: Erdogan en tête de la présidentielle mais contraint à un second tour

Politique

Un second tour aura lieu dans le cadre de la présidentielle turque. Le chef de l’État sortant, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé en tête du scrutin, ce dimanche 14 mai 2023, mais sous la barre des 50% des voix. Kemal Kiliçdaroglu l’affrontera le 28 mai.

Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, vire en tête et fait désormais office de favori du scrutin. Le président turc a rassemblé plus de 49% des voix au premier tour de la présidentielle, ce dimanche, et s’est dit « clairement en tête » lors d’un discours devant une marée de supporters réunis au cœur de la nuit. Il a néanmoins reconnu un second tour, lors duquel il pourra sans doute compter sur des reports, parmi les plus de 5% du candidat nationaliste Sinan Oğan, arrivé troisième. De quoi a priori pouvoir s’imposer dans deux semaines.

Face au chef de l’État sortant, représentant le parti AKP, le candidat d’opposition Kemal Kiliçdaroglu (CHP, social-démocrate), 74 ans, a donc raté son pari. Lui qui semblait en capacité de s’imposer dès le premier tour, selon certaines études portant sur les intentions de vote, n’a finalement récolté qu’un peu moins de 45% des voix, ce qui pourrait ne pas suffire. Il a néanmoins promis devant ses partisans, rassemblés au coeur de la nuit, de « gagner absolument ce second tour » et d’« installer la démocratie dans ce pays ».

C’est une situation triste. Mais je garde espoir. Et si jamais il doit y avoir un second tour, je continuerais de le soutenir. Jusqu’au bout…

À noter cependant que M. Ogan, dissident du parti MHP, a refusé en soirée de dire quel candidat il soutiendrait désormais. « Nous allons avoir quinze jours difficiles devant nous en cas de deuxième tour », a-t-il simplement fait remarquer pour l’instant, alors que la République turque, qui fête son centenaire cette année, n’a jamais connu de présidentielle à deux tours.

Pour l’instant, le taux de participation n’a pas été communiqué. Il pourrait avoisiner les 90%, ce qui est considérable. Cela n’a cependant pas servi le quatrième et dernier candidat à la présidentielle, Muharrem Ince, qui termine sous les 0,5%. Environ 64 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes ce dimanche en Turquie, un pays meurtri par les séismes notamment.

  1. Kiliçdaroglu se présentait à la tête d’un front uni de six partis, allant de la droite nationaliste au centre gauche libéral. Il avait en outre reçu le soutien du parti pro-kurde HDP, troisième force politique du pays. Il semblait avoir le vent en poupe compte tenu également de la crise économique, avec une monnaie fortement dévaluée et une inflation très importante.

On ne s’attendait pas à ce résultat, on pensait l’emporter au premier tour… J’aurais au moins attendu un vote de protestation, mais non. Bien sûr, en tant qu’opposition, il va falloir qu’on fasse une introspection, qu’on comprenne pourquoi on n’a pas su convaincre les gens. Mais la vérité, apparemment, c’est qu’on ne peut pas faire changer d’avis certaines personnes…

Le corps électoral était également appelé à désigner les 600 députés du Parlement monocaméral d’Ankara. Et là encore, l’AKP, au pouvoir depuis deux décennies, est en tête de ces législatives, de manière encore plus nette d’ailleurs. Selon les résultats portant sur 96% des urnes dépouillées, la formation du président obtiendrait près de 270 sièges, contre 168 pour le CHP, deuxième. Une majorité que le président turc a également revendiquée lors de son discours nocturne devant ses partisans.

RFI

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