La fin de l’année 2024 apporte une excellente nouvelle pour l’économie guinéenne : la signature historique, en cette fin décembre 2024, d’une convention avec la société chinoise State Power Investment Corporation (SPIC), huitième producteur d’aluminium dans le monde. Cet accord porte sur la construction d’une usine de raffinerie permettant de transformer la bauxite en alumine, un projet qui marque une étape hautement décisive dans la valorisation des ressources minières nationales.
Ce projet fait suite à l’accord-cadre sino-guinéen signé le 5 septembre 2017 sous l’ancien régime, ainsi qu’à la récente participation du Général Mamadi Doumbouya au Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC 2024) en Chine. Selon les termes de la convention, les travaux de construction devraient débuter le 31 mars 2025 pour prendre fin en décembre 2027. Cette raffinerie, dont la capacité annuelle atteindra 1,2 million de tonnes, nécessitera un investissement estimé à au moins 1 milliard de dollars.
Pour soutenir cette production, une centrale énergétique de 250 MW sera construite. Elle allouera 150 MW à l’usine et les autres 100 MW pour satisfaire les besoins des populations. Dans une approche respectueuse de l’environnement, la centrale exploitera un mix énergétique combinant les énergies fossiles, le solaire et l’éolien.
Historique, parce que cette raffinerie sera la deuxième en Guinée après celle de Friguia, construite en 1957 et exploitée aujourd’hui par Rouski Alumini (RusAl). Ainsi, 67 ans après, le pays s’apprête à renforcer de manière significative ses capacités industrielles, avec à la clé une réduction des exportations de bauxite brute.
Outre l’alumine, la transformation de la bauxite pourrait permettre l’exploitation de résidus contenant des métaux stratégiques tels que le cobalt, le nickel et même le zinc. Ces ressources ajoutent une dimension stratégique inconnue au projet, bien que certains observateurs cyniques y voient un terrain réservé aux « spécialistes bandits » qui en mesurent, eux, pleinement l’intérêt.
Cette avancée tranche nettement avec tous les ennuyeux tapages autour du projet Simandou qui, à force, est désormais perçu comme une farce ridicule depuis l’implication dans sa communication de plaisantins comme Makosso, Eudoxie Yao, Sega, Bibiche ou c’est Mimiche même et les « insultologues ». Si l’on sort des bureaux climatisés pour écouter la voix du peuple, le vrai, et se fondre dans la masse populaire, il est clair que ce projet, autrefois sacralisé, est aujourd’hui regardé avec scepticisme alors qu’il est pourtant le catalyseur des ambitions présidentielles d’ici 2040. Le sérieux d’un projet se mesure à l’aune de la participation de ceux qui le vendent. Et franchement, Makosso et autres…, d’où le scepticisme !
En revanche, la mise en place de cette nouvelle raffinerie suscite un espoir légitime : celui de réduire le chômage grâce à la création d’emplois durables, maximiser les revenus tirés de la bauxite et renforcer l’industrialisation du pays.
Cette signature de convention aujourd’hui dépasse le cadre d’un simple contrat. Elle symbolise une Guinée en mouvement, prête à exploiter ses ressources de manière optimale et durable. C’est donc avec optimisme que nous abordons l’année 2025 sur le plan économique, en espérant qu’elle soit marquée par d’autres avancées de cette envergure.
Abdoulaye Sankara